Source : https://www.recyc-quebec.gouv.qc.ca/citoyens/mieux-consommer
On entend souvent parler que les Québécois sont les champions du recyclage, des 3 RV (Réduction, Réemploi, Recyclage, Valorisation), mais aujourd’hui j’aimerais souligner l’importance de la hiérarchie des 4RV (on ajoute un R pour Repenser le besoin!) et vous convaincre que les économies résident dans les trois premiers R avant le recyclage. Donc, travailler en amont du recyclage, c’est transformer des coûts en économies!
Poser des questions
Un dirigeant d’une PME de services me dit que l’enjeu « Gestion des matières premières et résiduelles » n’est pas pertinent pour lui, car il a déjà des bacs de recyclage dans chaque bureau. Cependant, après quelques minutes de discussions, nous réalisons que tous les employés reçoivent un nouveau portable chaque 2 ans.
Moi : Pourquoi tous les employés doivent changer leur portable aux 2 ans? Cela répond à un besoin?
Dirigeant : Silence… c’est une entente avec le fournisseur… mais nous les envoyons au recyclage.
Moi : Est-ce que vous croyez que nous pourrions à la fois économiser et réduire l’impact négatif sur l’environnement si les portables étaient changés selon les besoins de vos employés au lieu d’à temps fixe?
Je vous laisse imaginer la suite. Ce cheminement peut être réalisé pour toute matière première. C’est bien de gérer de façon responsable les matières résiduelles, mais nous sommes en traitement. Ce qui est le plus payant, c’est de travailler en prévention donc sur les matières entrantes (premières).
Est-ce que des situations similaires arrivent dans votre entreprise? Quelles pourraient être les économies si vous remettiez en question ce qui entre dans l’entreprise en se basant sur VOS besoins?
La hiérarchie des 4RV
Mais que veut-on dire par la hiérarchie des 4RV? C’est ce que le tableau ci-dessous illustre en présentant, dans l’ordre, les actions qui sont à la fois profitables pour l’entreprise et la planète.
Adaptation de : Principes et mesures d’approvisionnement responsable : contribuer au développement durable par ses décisions d’achat (STM) https://www.stm.info/sites/default/files/pdf/fr/appro_resp.pdf
Toutes ces options sont meilleures que l’enfouissement, mais elles sont placées en ordre d’importance et de rentabilité. En effet, le produit qui n’a pas été acheté, car nous avons repensé le besoin, réduit à la source ou réutilisé (économies), n’aura pas à être recyclé (évitement de coûts donc économies).
Je suis une entreprise responsable
Sur le site du ministère du Développement durable, l’Environnement et la lutte contre les Changements climatiques (MDDELCC), on apprend que :
Les Québécoises et les Québécois produisent en moyenne 25 tonnes de matières résiduelles non dangereuses chaque minute. En dépit des efforts de sensibilisation et des moyens offerts à la population, aux municipalités, aux institutions, aux commerces et aux industries pour réduire leur production de biens et valoriser leurs résidus, une quantité encore trop importante de produits de consommation finissent leur vie dans les lieux d’élimination… En effet, les quelques 13 millions de tonnes de matières résiduelles produites chaque année au Québec recèlent un potentiel indéniable à exploiter tant pour la fabrication de biens que pour la production d’énergie.
Référence : http://www.mddelcc.gouv.qc.ca/matieres/inter.htm
Je suis tout à fait d’accord avec l’idée d’éviter l’enfouissement, mais j’aimerais que l’accent soit mis davantage sur l’importance d’agir en amont. Pourquoi ne pas rebaptiser Recyc-Québec pour 4RV-Québec afin d’être plus cohérent? Sérieusement, que vous soyez une entreprise de production ou de services, il est possible de se mettre en mode prévention en regardant tous les produits entrants pour pouvoir offrir nos produits/services, organiser des événements ou pour les employés: produits électroniques, fournitures de bureau, mobiliers, cafétéria, bouteilles eau, matières premières, etc.
Une façon simple d’intéresser vos collègues est de sortir pour un an les quantités et les coûts reliés à la gestion de matières résiduelles (habituellement nous sommes facturés pour les conteneurs de recyclage et de poubelle (quantité et prix)). Comme dans bien des sphères de notre vie : la première étape pour changer est de prendre conscience de la situation.
Faire des choix éclairés sans se les faire imposer
Comme consommateur et comme entreprise, nous ne sommes pas obligés de nous laisser imposer notre rythme de consommation. C’est à nous d’identifier nos besoins et de faire nos choix en lien avec nos valeurs, nos ressources et nos contraintes. Quel est le lien avec les 4RV me direz-vous? Sortir de la culture du jetable et de l’obsolescence programmée. La définition du développement durable (répondre aux besoins des générations actuelles sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs) met l’accent sur les « besoins ». Mais qu’est-ce qu’un BESOIN? Est-ce qu’avoir la dernière version du Iphone est un besoin ou une envie?
Le problème c’est quand le « besoin » nous est imposé par l’obsolescence programmée. Des exemples? Selon l’article Obsolescence programmé publié par Gaia Presse :
Selon les mêmes sources :
Source : http://www.gaiapresse.ca/2018/01/obsolescence-programmee-grand-gachis/
Selon vous, combien pourriez-vous économiser dans votre entreprise en appliquant la hiérarchie des 4 RV? Je vous mets au défi de faire l’exercice…
Marie-Josée Roy
Expert en développement durable et gestion stratégique
Totem Performance organisationnelle